mardi 13 janvier 2015

Cake aux poires et roquefort

Une recette d’Annie

Ingrédients
2 petites poires conférence, épluchées et coupées en dés
50 g de noix épluchées et concassées + quelques cerneaux entiers pour décorer le dessus
180 g de farine
1 sachet de levure chimique
120 g de roquefort, coupé en dés
3 œufs
2 cuillères à soupe de crème liquide

poivre, muscade

Préparation
Préchauffer le four à 200 °C (th. 6-7).
Dans un saladier, mélanger la farine, la levure, du poivre et une bonne pincée de muscade. Creuser un puit et y verser les œufs, la crème liquide, les noix concassées, les dés de poires et de roquefort. Bien mélanger.
Verser la pâte dans un moule à cake et décorer des cerneaux de noix. 
Enfourner pour 35 à 40 min.

Démouler tiède.

vendredi 2 janvier 2015

Plaidoyer pour l’entraide


Au premier de l’an sonne l’heure des bonnes résolutions pour l’année à venir. En vous envoyant tous mes vœux pour les plus belles réalisations en 2015, je nous souhaite de ne pas oublier combien l’Amap est bien plus que le marchand du coin.

« Nous avons quand même des Amapiens formidables ! » Et Richard de raconter comment, en mars 2011, Agnès – qui travaillait avec lui sur l’exploitation – est tombée malade alors qu’ils étaient dans le gros travail de préparation de la saison (mise en place de toutes les cultures) et que lui-même a enchaîné, victime d'un accident du travail avec fracture de plusieurs côtes et traumatisme cranien. « J’ai envoyé un courriel de SOS aux deux Amap (Vaucresson et Freneuse) et, dès le lendemain, quatre personnes étaient là, et quatre sont venues tous les jours pendant cette période de récolte. » Beau mouvement d’empathie et d’entraide, mais pas que… « Car en fait, ajoute Richard, ce qui pousse dans mes champs, ce sont vos légumes. Vous n’achetez pas un panier par semaine, mais une part de récolte. Et c’est pour cela que j’insiste pour que vous veniez les voir, au moins une fois dans l’année, même si vous n’avez pas la possibilité de donner un coup de main. »
Nous aussi, il faut le souligner, nous avons un maraîcher formidable. Non seulement il nous fait pousser toute l’année de délicieux légumes anciens, des tomates tellement goûteuses que (seul désagrément) on ne peut plus en manger d’autres ; mais encore il a toujours en tête le souci de notre intérêt. Au dernier printemps par exemple, du fait des aléas de ce temps dont on sait tous maintenant qu’il est en train de changer, les plants ont donné presque toutes leurs fameuses tomates dès le mois de juin (souvenez-vous des fabuleux paniers) ; mais en même temps, ça voulait dire qu’il n’en resterait plus pour l’été et qu’il y aurait des trous dans les paniers de juillet. Ni une ni deux, Richard a ressemé et replanté, sans même penser qu’il se lésait lui-même en investissement (les graines/plants et traitements – bio !) et en travail, puisque ceci n’avait pas été pris en compte dans le calcul de notre part de récolte. Il nous l’a offert.
Comme dans l’idée originelle du teikei (voir article précédent), ces deux anecdotes soulignent combien ce lien entre agriculteur et consom’acteurs, bien plus que marchand, est fondé sur l’entente mutuelle, voire l’amitié. Nous nous sommes inscrits à L’Amap de la Boucle pour des raisons diverses. Certains dans une démarche éthique, pour « faire leur part » comme diraient les Colibris, en jouant de son « droit de vote » de consommateur pour soutenir une agriculture paysanne locale, donc responsable, non polluante et transparente. Ils apprécient en même temps de ne plus se ruiner la santé ni le palais sans pour autant mettre à mal leur portefeuille. D’autres ne sont mus que par cette dernière raison. Sans blâme. Les recommandations du ventre sont souvent les meilleures, n’est-ce pas notre deuxième cerveau ? Mais il est tout de même important de connaître également la philosophie qui sous-tend la structure ; et ce n’en est pas une de supermarché.
« Cette alliance s’inscrit en tant que dynamique pionnière de contrats locaux solidaires fondés sur une charte éthique. La spécificité du développement des Amap est liée au fait qu’elles émargent à l’instar des teikei dans une dynamique de resocialisation entre des groupes communautaires locaux. Étant donné que l’adhérent s’engage auprès du producteur et règle à l’avance un ensemble de paniers hebdomadaires via un paiement semestriel, trimestriel ou bimestriel selon les situations, consommateurs et agriculteurs partagent les aléas climatiques et les contraintes de la production, » écrit Jean Lagane, anthropologue[1]. Et les Amapiens sont un peu responsables du contenu de leurs paniers ; car à la belle saison, quand tout se met à pousser à profusion et ne peut être récolté que le jour de la distribution – on est dans le bio local, artisanal et de qualité, ne l’oublions pas –, les paniers sont d’autant plus pleins, et il y a d’autant moins de gâchis, qu’il y a eu du monde pour aider à la récolte (pour info, tous les mardis et vendredi). Même chose pour le désherbage, plus il y a de petites mains pour le peaufiner, plus abondants et en meilleur état seront les légumes.
Or, vous l’avez peut-être lu dans le rapport de l’assemblée générale, seuls 30 % d’entre nous s’impliquent dans l’association comme nous y engage le contrat. Certes, il faut du temps pour aider, et la vie de travailleur banlieusard n’en laisse guère. À l’Amap, tout le monde a conscience de cela. « Bien sûr, on a une vie dure, ponctue Agnès. Mais vous aussi vous avez une vie dure, à courir d’un train à un métro, à vous énerver dans les embouteillages pour un boulot pas toujours réjouissant. » Mais décider d’aller en famille participer à un dimanche « pique-nique désherbage », où Richard nous convie une ou deux fois en juin, c’est une belle idée de sortie. Les enfants en rencontrent d’autres, vont visiter les ânes, les poules, et même parfois les mauvaises herbes. On n’est pas obligé de travailler, et choisir de simplement goûter l’ambiance autant que les plats succulents apportés par chacun, visiter les serres, aller dire bonjour à « ses » légumes ; mais si le dos et/ou les articulations ne travaillent pas trop, s’occuper de la terre vaut bien une séance en salle de sport, avec ce plus qu’est le sentiment d’avoir participé, si peu que ce soit, à la belle santé de son panier.
Le jardinage n’est pas non plus la seule façon d’aider ; en novembre, toute une équipe a aidé Daniel, le boulanger, à construire son abri à sel.
Il y a également la vie de l’association, le stand au Forum des associations, la gestion des contrats annexes – Tiphaine, qui a créé celui du pain, demande grâce, elle vient de changer de boulot ; Corine, qui a déjà ses tâches de présidente, doit assurer celui des œufs-poulets ; et l’an prochain, il pourrait peut-être y avoir aussi du fromage si quelqu’un peut s’en occuper. Vous avez certainement déjà vu la liste détaillée qui se trouve sur le contrat. Alors si vous ne pouvez rien faire, personne ne vous en voudra. Mais vous devez savoir que, dans la mesure du possible, une participation profite à tout le monde. On n’est pas du tout obligé ni même sollicité, mais on peut devenir copains (co-pains) et ce dernier réveillon une quinzaine d’esseulés de la Boucle se sont retrouvés pour un joli soir de fête.
MLB



[1] « Du teikei à l’Amap, un modèle acculturé », article de la revue Développement durable & territoires. On peut le lire dans son intégralité au lien suivant : http://developpementdurable.revues.org/9013#tocto1n2

ACP, l’Amap suisse


Nos cousins suisses ont eux aussi suivi la voie des teikei. Chez eux, cela s’appelle ACP, Agriculture contractuelle de proximité.
Vous pouvez en voir une vidéo de présentation sur YouTube à l’adresse suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=ei_cjj9JNgI

Le teikei, ancêtre de nos Amap


L’idée du teikei, que l’on peut traduire par « mettre le visage du paysan sur les aliments », est née en 1965 chez un collectif de mères de famille japonaises ; elles s’inquiétaient de voir l’agriculture s’industrialiser, avoir massivement recours aux produits chimiques et, par là même, empoisonner leurs enfants. Concernant d’abord les coopératives laitières, cela s’étendit vite à d’autres secteurs de l’agriculture. Son éthique est fondée sur le wa, harmonie, une notion centrale dans l’éthique sociale et organisationnelle des Japonais. Ce principe représente l’harmonie, la paix et l’unité dans le groupe. Il en résulte confiance, coopération et loyauté.
« Les agriculteurs s’impliquèrent directement dans la distribution de leurs produits, explique Shinji Hashimoto, l’un de ces pionniers. Cela eut pour effet 

de développer, au-delà de la réduction des dépenses de transport, de celle 
des coûts de production et de la diversification des cultures, une entente mutuelle et des liens d’amitié entre producteurs et consommateurs. »