Victor Bello était parti pour œuvrer dans l’enseignement, l’histoire, peut-être, ou bien la culture, côté beaux-arts, mais c’est sur celle des légumes qu’il a viré. Travailler à nourrir les gens, surtout avec de bonnes choses, qui ne nuisent pas, voilà qui l’emplit d’une grande satisfaction. Et l’éclat de bonheur que renvoie son sourire n’a rien d’affecté.
Voilà un jeune homme heureux dans son travail. Rien que de
mettre les mains dans la terre lui est un plaisir, et il aime même le
désherbage, fastidieux à tant de maraîchers (ou jardiniers amateurs) :
« J’ai du mal à expliquer quoi,
un peu comme le ménage, ça aide à déblayer en soi ; et quand c’est
terminé, quel intense sentiment de travail bien fait ! »
Avec cela voir pousser ce que l’on a planté, être connecté aux saisons et aux
rythmes du soleil, apprendre à prendre le temps pour voir éclore les pousses, à
ne pas être pressé ; et qu’importe si les journées sont très longues aux
beaux jours, et s’il rentre le soir épuisé ; quand enfin est venu le temps
de récolter, d’apporter aux autres de bons légumes, de les nourrir en quelque
sorte, et dans un lien direct, grâce à l’Amap, il sait pourquoi il est heureux.
« Quand je travaillais pour le
drive d’un hypermarché, je me levais pareil aux aurores, mais c’était pour
faire quelque chose de nuisible ; là, non seulement je me sens utile mais,
dans le bio et le local, je construis quelque chose qui va dans le bon sens. »
Rien ne destinait Victor à choisir cette voie ; pas
d’agriculteurs dans son ascendance, il faut remonter quatre générations pour
trouver un métayer. C’est un enfant du pays, qui a grandi dans le Mantois,
auprès de parents instituteurs ; on peut deviner dans l’esprit de mission
qui l’anime une touche de l’ardeur morale des hussards noirs de la République. Lui
a commencé par l’histoire, après le bac, « et en troisième année, un cours de géographie rurale m’a fait
bifurquer vers la géographie… » rurale, quand même ! Un
mémoire sur la ZAP (zone d’agriculture protégée) de Vernouillet et un master
pro urbanisme et développement durable l’amènent à faire des enquêtes de
terrain, à rencontrer des agriculteurs, à percevoir les enjeux. « À la fac, j'ai aussi fait mon éducation
politique, avec des groupes contestataires et de décroissance. »
Mais dès qu’il revient en cours, il a l’impression qu’on lui transmet plus la
bonne manière de savoir communiquer sur le sujet que les tenants et
aboutissants du sujet lui-même. Il fait par ailleurs un stage pour l’université
et l’élaboration de son plan de développement durable. Là encore rôde la com.
« Quand on m’a expliqué :
“En fait il s’agit de passer de l’image de Nanterre la Rouge à Nanterre la
Verte”, j’ai dit stop ! »
Victor prend une année sabbatique dans la maison de ses
grands-parents à Vernon, et il découvre le jardinage en faisant renaître le
potager. « C’est là que l’envie
m’est venue de faire pousser des légumes. » La suite se
déroule comme sur un tapis rouge, sans plus aucune hésitation, les
circonstances venant servir ses projets au fur et à mesure de leur avancée.
Pendant son année de cours en brevet professionnel d’exploitation agricole –
« On n’y apprend pas à
cultiver, mais à gérer et connaître les subventions ; cela permet d’être
reconnu par la profession et de toucher les aides à l’installation »
–, il fait la plupart de ses stages chez Agnès et Richard, « le maraîchage est un des rares créneaux financièrement
accessibles quand on n’a pas de passé agricole ». Et quelques
jours avant la fin de sa formation, fin juillet, Agnès l’appelle de manière
inopinée, leur employé vient de partir, ne viendrait-il pas faire la saison
chez eux ? « Ça m’est
tombé sur un plateau ! »
Il voulait voir s’il était capable de faire de grosses
journées, maintenant il sait que oui. « Je
me sens différent physiquement, j’encaisse mieux, je n’ai plus de courbatures. »
Et il a appris à éviter les tendinites (ah, le souvenir cuisant de sa première
récolte de raves) : quand ça commence à tirer, il faut varier les
activités. Il connaît maintenant la plupart des ficelles du métier… jusqu’à
recevoir les visites d’agriculteurs japonais quand Richard est absent !
N’allez pas croire, ce bourreau de travail aime follement buller,
un livre à la main (le dernier, Missak – Manouchian –, de Didier
Daeninckx), de la musique dans les oreilles. Les vacances sont également
un moment important : « J’aime
beaucoup partir en rando avec des copains, juste sac à dos et bivouac ; on
ne prépare pas d’itinéraire, on essaie d’avoir le moins d’interaction possible
avec l’extérieur, on emporte du riz, des noisettes et on ramasse des plantes
pour agrémenter. J’ai fait quelques stages avec des cueilleurs de plantes
aromatiques et médicinales, il y a plein de plantes très basiques qu’on trouve
partout… Je ne m’aventure pas dans les champignons. »
L’été dernier, c’était dans les Vosges, celui d’avant, dans
la Creuse, mais le prochain, il aura peut-être quelque chose d’autre à faire. Victor
se sent bien chez Richard, mais ce n’est pas son exploitation, et l’envie
sauter dans le grand bain est revenue ; trouver ses terres, quelque part
en Île-de-France, ne plus vivre dans l’appartement qu’il partage avec Sandy à
Mantes-la-Ville. Alors il bouge Victor, il a profité de ses vacances de février
pour aller retirer un dossier, on a été très content de lui, surtout avec une
si belle expérience… « Reste plus » qu’à trouver les terres…
Bonne chance à lui !
MLB
Quelle plume et quelle personne sympathique !
RépondreSupprimerQuelle plume et quelle personne sympathique !
RépondreSupprimerDe bonnes informations ici, je voudrais partager avec vous toute mon expérience en essayant d'obtenir un prêt pour développer mon entreprise de vêtements ici en Malaisie. Il était vraiment difficile pour mon entreprise de tomber à cause de ma petite maladie de courte durée, puis quand j'ai été guéri, j'avais besoin d'un fonds pour le reconstituer pour que je puisse commencer.J'ai donc rencontré M. Benjamin, un consultant consultant en prêts au service de financement, il m'a demandé de mon projet d'entreprise et je lui ai dit que je possédais déjà One et que j'avais juste besoin d'un prêt de 200000,00 USD, il m'a donné un formulaire à remplir et il m'a aussi demandé ma pièce d'identité valide dans quelques jours.Ils ont fait le transfert et mon prêt a été accordé. Je veux vraiment apprécier l'effort que vous essayez également de faire parvenir à quiconque cherche un prêt commercial ou d'autres problèmes financiers à contacter M., Benjamin Email: lfdsloans@outlook.com Il est également disponible sur WhatsApp Contact: + 1-9893943740.
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